TECHNOCENTRE : EXTERNALISATION A LA DEA-TM SUITE

Les CSE extra se sont tenus le 7 juin matin pour Lardy et aprés midi pour Guyancourt. Dans un mouvement exceptionnel d’unanimité les avis DEFAVORABLES des CSE ont été votés dans les même termes par l’ensemble des élus des 2 CSE, signifiant ainsi que les bornes étaient bien dépassés dans ce projet imbécile.

La CFDT de Guyancourt Aubevoye et de LARDY ont fait la déclaration commune ci dessous.

« Du point de vue économique, ce projet est une absurdité dogmatique dépourvue de tout fondement sérieux. Forcer au départ 27 salariés en faisant miroiter un hypothétique gain de 6 M€, auquel la « masse salariale » de ces 27 salariés ne contribue en rien, est une imposture digne des pires cabinets de « conseil » en vogue Outre-Atlantique, dont la direction ne rechigne pourtant pas à s’adjoindre les services pour des montants bien supérieurs. Une économie de bouts de chandelles sans aucun avantage significatif à court ou moyen terme, qui aurait tout aussi bien pu être obtenue sans cette prise d’otages « pour l’exemple ». Ce copier-coller bête et méchant des recettes appliquées chez PSA par G. LE BORGNE, trahit une carence d’imagination et d’innovation atterrante à ce niveau de l’entreprise et qui plus est, de l’ingénierie. Economiquement, c’est une goutte d’eau dans la mer, qui ne conduira qu’à faire déborder le vase social.

Du point de vue social précisément, ce projet est une forfaiture pour les salariés concernés, qui sont les victimes d’un top management en mal de prétendues « quick wins » spectaculaires, à défaut de vision stratégique. Pourtant, Renault était une entreprise socialement différente, qui a su trouver des solutions originales pour surmonter bien des situations difficiles. C’est ainsi qu’elle a mis en place des outils comme l’Observatoire des Métiers dès 2013, ou le tout récent accord CAR21 de novembre 2020. Ce projet imbécile vide de leur sens des années d’efforts et plombe le collectif de travail de l’ingénierie à un moment charnière de son existence. Une opération de démoralisation irresponsable, qui a pour seul but de mettre la pression sur les salariés afin d’atteindre les objectifs du plan de RCC, dont l’échec apparent a déjà fait une 28e victime… à la tête de la DRH France !

A l’heure où, après des mois de fumeuses réflexions en haut lieu, le groupe accouche enfin d’une « raison d’être » dans laquelle il proclame à qui veut l’entendre que « chez nous, chacun peut trouver sa place et participer à une aventure collective », ces propos résonnent comme une sinistre tartufferie pour les salariés « d’en bas ». Quel crédit le personnel peut-il donc accorder à une communication d’entreprise empêtrée dans son double langage, qui distille des bulletins de santé rassurants pour ses actionnaires et alarmistes pour ses salariés ? Assez de discours contradictoires ! Où sont le « one voice » et le « parler vrai » que prône la direction ?

A ce titre, la concomitance de ce projet coercitif avec l’introduction du « comment » dans les bilans annuels des salariés, est pour le moins troublante. Dorénavant, l’évaluation individuelle du personnel s’effectuera également sur la base de notions telles que « l’engagement » ou la « loyauté ». Un axe d’évaluation uniquement destiné à compter ses troupes, à exercer davantage de pression sur les salariés en les livrant à l’arbitraire des jugements de valeur et en exposant la ligne managériale à des conflits éthiques, au mépris des engagements de mise sous contrôle des RPS pris dans l’accord CAR21. Où est la loyauté d’une direction qui torpille à coups de départs contraints cet accord qu’elle vient de signer ? Où est l’exemplarité d’un top management qui s’exonère des soi-disant valeurs qu’il exige de ses employés ?

A travers ce projet, les pièces du puzzle s’assemblent désormais clairement. Elles laissent apparaître une stratégie « sociale » délibérée et parfaitement coordonnée de mise en inconfort des salariés de l’ingénierie, qui rappelle dangereusement celle de « France Télécom », et que la CFDT n’a pas assez de mots pour dénoncer. Une stratégie qui fait froid dans le dos et dont la gouvernance de Renault ne pourra pas dire « nous ne savions pas ! »

La CFDT ne peut donc que soutenir l’avis du CSE et rejeter en bloc ce projet stupide, nuisible et d’une révoltante lâcheté. »