DQT* A L’INGENIERIE OU LE DIALOGUE IMPOSSIBLE

*Dialogue sur la Qualité du Travail

Il y a 3 ans une équipe de psychologues du travail du CNAM débutait une expérimentation de dialogue sur la qualité du travail, basée sur l’expression des salariés sur leur travail et leur vie au travail au quotidien dans deux UET de la DE-V dans le prolongement de l’expérience de Flins.

L’expérience de Flins, devenue entretemps un standard, est aujourd’hui appliquée à 100% de l’usine et se révèle tous les jours positive pour les salariés en matière d’engagement, de motivation et bien entendu de santé, mais également pour l’entreprise qui voit les indicateurs « maison » progressés !

La CFDT soutient cette démarche prometteuse.

3 ans après à la DE-V, ou en est-on ? On hésite entre fiasco et catastrophe industrielle.

Chassez le naturel et il revient au galop, tel pourrait être le mode de défaillance de cette casse d’un travail prometteur réalisé pourtant de manière acharnée par les intervenants du CNAM.

Cette démarche qui vise à donner la parole aux salariés pour qu’ils puissent discuter et contribuer à traiter les empêchements de faire un travail qu’il juge de qualité, s’est transformé en « super 11800 » pour régler les problèmes de chaises cassées… ! Certains diront que nous sommes durs avec le 11800…

Cette catastrophe annoncée est le résultat d’une certaine forme d’autisme et de réflexe pavlovien sur le rôle du management, le tout en mélangeant vitesse et précipitation.

Autisme, car on ne pourra pas nous reprocher nos alertes sur la tournure des événements et nos multiples demandes de mise en place d’un comité local (comme à Flins) pour discuter de la conception même du dispositif et éviter cet effet tunnel qui verra déboucher ce nieme processus de « performance », bien à côté du but visé.

Reflexe, quand on voit comment a été conçu ce dispositif « canada dry » c’est-à-dire prescrit dans les plus pures règles de ce que l’on connait tous les jours…du top-down désespérant. Alors même que l’expérimentation recherche le contraire. Ou ont lieu les confrontations d’idées ? Comment les arbitrages sont-ils construits ? Quelle robustesse dans les réponses quand le rôle du salarié se limite à l’expression d’une plainte ? Sans compter que cela retombe sur le management quand ce n’est pas sur les salariés à l’origine de la demande.

Précipitation, en « industrialisant » un concept non achevé et surtout finalement incompris.

Une superbe machine à se taire a été mise en place.

Il est donc impossible pour certains de sortir du cadre, c’était tout l’enjeu de cette expérimentation.

Nous pouvons parler aussi de ce gâchis d’avoir laissé littéralement à l’abandon les salariés expérimentateurs de la première heure qui avaient plus que jouer le jeu et qui restent détenteurs d’une expérience unique. A ce gâchis, nous associerons les 2 primo-dialogiciens formés aux premiers enseignements de l’expérimentation.

La direction, nous expliquera qu’il y a un frémissement sur les indicateurs de climat social, nous pouvons affirmer aujourd’hui que cela ne sera qu’un feu de paille. La routine et surtout la délétère prétention du système actuel, à vouloir régenter la vie des salariés pour ce qui est de leur travail, reproduira rapidement les mêmes effets néfastes sur chacun.

C’est une énorme déception pour la CFDT Guyancourt qui reste convaincu que l’avenir passe par la mise en place de cette capacité pour les salariés de parler de leur travail pour accroitre non seulement leur satisfaction mais préserver leur santé.

Nous remercions cependant les équipes du CNAM pour le travail accompli dans des conditions très souvent compliquées de turn-over, de disponibilité des acteurs, de réorganisation…Il fallait faire preuve d’opiniâtreté et de persévérance. Cela a été le cas.

S’il nous faut refermer cette page de la DE-V, nous ne perdons cependant pas espoir car nous n’abandonnons pas le sujet, bien au contraire, et nous agissons déjà pour tenter autre chose pour que ce sujet du Dialogue sur la Qualité du Travail (DQT) devienne une réalité au Technocentre.

Ce sujet fait partie de l’accord CAP2020, nous rappellerons la Direction à ses obligations.