La CFDT a donné un avis favorable sur la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi, 300 embauches supplémentaires annoncées !
La bonne nouvelle de ce début d’année est que l’activité s’accompagne toujours d’un accroissement des effectifs, l’objectif de CAP2020, 5000 embauches, sera atteint et dépassé avant l’échéance. La CFDT est donc satisfaite de la poursuite de la dynamique sur l’emploi et la croissance des effectifs.
Il faut toutefois veiller à préserver des équilibres entre toutes les populations. L’embauche de 17 Etam pour 394 Cadres au Technocentre n’est pas faite pour nous rassurer. Sur ce sujet des ETAM et particulièrement dans les secteurs de l’ingénierie, il nous parait toujours important que cette population ne soit pas oubliée dans les recrutements tant il peut y avoir une tentation de surqualification dans nombre d’emplois. L’entreprise et donc spécialement l’ingénierie/tertiaire doit être en mesure de proposer des emplois qui permettront à de jeunes techniciens d’évoluer au fil d’un vrai parcours qualifiant vers des postes à responsabilités.
De même pour la population jeunes Cadres, nous continuons de voir un risque de déconvenues à moyen terme pour un nombre d’entre eux qui débouchera potentiellement sur des départs. Compte tenu de l’investissement que représente chaque embauche, cela pèsera sur l’Entreprise. Il nous semble opportun qu’une réflexion soit engagée par l’entreprise au sujet d’une mise en place d’un dispositif de reconnaissance « jeune cadre » qui sécuriserait leur maintien au sein de l’entreprise.
CAP2020 exprime la nécessité pour l’entreprise d’un recours responsable à l’intérim. Il prévoit expressément une réduction de 50% d’intérim à iso-volume, une réduction du taux des contrats inférieurs à 3 mois et un accroissement du recours à des CDI intérimaires. La réduction du nombre d’intérimaires moyen mensuel de 8394 à 6876. L’objectif de réduction de 50% de CAP2020 semble ne pas pouvoir être atteint. Il est important d’agir sur la trajectoire pour respecter les termes de CAP2020.Cette situation a un impact direct sur l’organisation du travail et des collectifs de travail.
Celui du nombre de CDI intérim s’établit à 6,4%, au-dessus de l’objectif de 5% de CAP2020.
Avec ce volume important de cette population précaire, trop souvent cantonnées aux postes les plus difficiles, il est difficile de mettre en place des règles relatives à la qualité et à l’amélioration des conditions de travail en lien avec l’APW.
Cependant, la CFDT est satisfaite que l’embauche de personnel de fabrication se fasse naturellement et prioritairement parmi le vivier des intérimaires.
Sur le sujet de l’accidentologie en sites industriels, il nous faut déplorer une dégradation de la situation sur le périmètre Renault SAS et cela pour la 2eme année consécutive. Renault SAS doit plus que jamais prévenir les risques d’accident par l’investissement, l’organisation du travail et la formation.
Sur les effectifs, nous notons aussi positivement le fait que 25% de la population ait moins de 4 ans d’ancienneté, ce qui signifie un renouvellement important des effectifs.
La CFDT apprécie
l’effort réalisé pour accroitre la féminisation de nos effectifs ainsi que le
rajeunissement de la pyramide des âges. Un regret cependant, cette dimension
n’apparait guère dans la récente refonte du CEG !
Mais au-delà de l’emploi l’organisation du travail pourrait handicaper l’avenir de l’entreprise !
En effet, dans le volet politique sociale et conditions de travail, nous faisons par contre un constat d’échec sur le sujet « Dialogue sur la qualité du travail » où hormis l’usine de Flins, le sujet n’en est plus un partout ailleurs. Cela compromet l’ambition affichée dans CAP2020.
Autre sujet d’insatisfaction, la « déconnexion ». Quasiment 1 an après le lancement d’une opération cadrage/diagnostic, nous constatons l’absence du moindre résultat tangible.
Ce sujet renvoie d’ailleurs à celui des risques psycho sociaux et particulièrement dans l’ingénierie/tertiaire. En novembre 2018, la CFDT a alerté la Direction Générale, sur le résultat inquiétant de notre enquête portant sur plus de 2500 salariés au Technocentre. Nous affirmons que 4% des salariés du TCR sont en danger. Le sujet est connu : la charge de travail et/ou l’organisation du travail couplée à la perméabilité des sphères professionnelles et privées permise par les outils de communication que nous connaissons.
Quand l’entreprise se saisira-t-elle de ce sujet ?
Pour finir, nous vous faisons part aussi de nos interrogations voire de notre étonnement quant à l’augmentation de 16% en 1 an et 53% en 2 ans des 10 plus hautes rémunérations. La cohésion de l’entreprise passe aussi par l’exemplarité.
Au global et au regard du chemin parcouru sur l’emploi et de la présente dynamique, la CFDT c’est exprimé favorablement sur cette consultation (CFE-CGC et FO se sont abstenus, la CGT a voté contre) mais nous serons vigilants et critiques sur les points d’insatisfaction sur les questions du travail et surtout de la place que l’on ne laisse pas aux salariés ! La verticalité des pouvoirs est à la mode en ce moment, mais les conséquences en sont parfois incontrôlables. Les salariés de Renault, les intérimaires et les prestataires qui œuvrent sur nos produits sont une richesse qui mérite d’être écoutée et consultée. Il ne reste que 6 mois pour corriger de manière visible et factuelle cette situation, sinon nous ne voyons pas comment un dialogue sociale basé sur la confiance pourra subsister dans l’entreprise… Les clefs sont entre les mains de la Direction.