TECHNOCENTRE : L’AVENANT A L’ACCORD MAITRISE DU TEMPS DE TRAVAIL (AMTT) OU LE BAL DES TARTUFES !

Cet accord, comme son nom l’indique, est un accord de modulation/régulation du temps de travail. Il est exclusivement à la main des salariés qui en bénéficient pour aménager ses horaires d’entrée et de sortie suivant ses besoins ou envies.

La brique élémentaire de cet accord était l’injonction faite par l’inspection du travail à la direction de l’établissement, à la suite des suicides en 2006, de disposer d’un outil de mesure de la durée du travail des salariés soumis à l’horaire de 35h.

A ce titre, la direction aurait pu mettre en place un simple système de badgeage avec respect d’un horaire sectoriel, avec dans cette configuration, point de liberté pour aménager ses horaires d’entrée ou de sortie en dehors de l’accord du chef au coup par coup !

L’histoire fut autre, l’idée a germé, à travers un accord, de profiter de cette injonction pour proposer une souplesse aux salariés quant à leur horaire de présence sur site. C’est l’objet de l’accord qui a été signé le 17 mai 2011. Cet accord a changé la vie de milliers de salariés, il y a fort à parier que peu verraient d’un bon œil un retour en arrière.

Mais voilà, qu’une organisation syndicale bien connue dans la polémique constante pour atteindre in fine l’entreprise s’évertue à tuer cet accord en critiquant sans arrêt les signataires ou en allant au tribunal pour un sujet qui n’a rien à voir avec l’accord.

Spécialiste de l’embrouille, elle passe son temps à dénoncer cet accord car il prévoit à la fin de l’année l’écrêtage des heures non récupérées au-delà de 5h, en expliquant qu’il s’agit d’heures supplémentaires (HS) non payées. L’embrouille est bien de mélanger (mais c’est une spécialité chez eux) un outil de variabilité des horaires journaliers avec celui des HS.

Quelques chiffres, 85 % des salariés éligibles s’inscrivent dans le dispositif sans écrêtage. Le volume des heures écrêtées annuellement est d’environ 20 à 24 000 h pour l’établissement, cela représente entre 12 et 15 ETP par an soit 0,11 et 0,14 % des heures travaillées de l’établissement, soit moins de 10% de l’absentéisme naturel de l’établissement. On voit l’enjeu en termes de « travail dissimulé ». Pour votre information les HS 2020 réalisées et payées représentent environ 11 100 heures.

Nous le répétons, ce sujet des HS n’a rien à voir avec l’objet de cet accord AMTT qui n’a pas vocation à remplacer les HS. Depuis plus de 20 ans chez Renault, le paiement des heures supplémentaires passe par une déclaration de surcroit d’activité. D’ailleurs la plus belle démonstration est que la question serait la même si la direction avait le choix du système à minima, le contrôle simple de la durée hebdomadaire du travail.

La grosse différence est que les 3000 salariés qui choisissent aujourd’hui leurs horaires de travail n’auraient jamais pu le faire sans cet accord.

Voilà pourquoi nous parlons de tartuffes, qui, au nom de la défense des salariés, avance un prétexte fallacieux pour surtout ne pas signer d’accord. L’envie est plus forte de taper sur les autres et particulièrement sur l’entreprise que de travailler sur des sujets qui améliorent concrètement la vie des salariés.

Comme dirait l’autre quand on a des amis comme ça, on n’a pas besoin d’ennemi !

La CFDT signataire historique de l’accord, qui a choisi le camp des salariés et qui ne fait pas de politique, a signé l’avenant qui repousse l’écrêtage pour l’année 2020 de 5H (termes de l’accord initial) à 15h, ce qui était sa revendication dans la négociation.