TECHNOCENTRE : LA FOUDRE A FRAPPÉ !

Ça y est, la foudre a frappé.

Si l’orage grondait, nul n’avait imaginé une telle violence.

Il y a 6 mois alors que nous préparions l’après CAP2020, aucun message provenant de la direction ne laissait penser à un tel scénario.

En pleine phase de croissance de ses investissements y compris de R&D, à des niveaux historiques, le retournement du marché mondial en 2019 a été l’étincelle qui a allumé la mèche. On semble découvrir aussi que cette croissance des volumes n’était pas saine voire même délétère. Des bêtises ont été faites au nom des synergies qui constituaient l’alpha et l’oméga de l’entreprise il y a quelques mois encore.

Ces bêtises nous coûtent cher aujourd’hui, elles se traduisent comptablement par des centaines de millions euros de dépréciations d’actifs quand les volumes prévus opportunément pour assurer la rentabilité de tel ou tel projet n’étaient pas au rendez-vous. On prendra pour exemple l’aventure chinoise qui se solde aujourd’hui par un abandon de toutes velléités dans le VP et la vente des actifs de la DRAC à Dongfeng. Il est bien de ne pas s’acharner ! Ces bêtises ont aussi provoqué un accroissement de la diversité produit malgré le discours officiel sur le partage des pièces et des technologies. Un discours que l’on peut juger a posteriori frelaté tant l’accent est bien mis dans le nouveau projet de l’alliance sur l’approfondissement du partage effectif des pièces, des systèmes et des technologies. Comment pouvait-on se leurrer à ce point alors que chaque partenaire de l’alliance conservait ses propres cahiers des charges et plans de validation.

En fait la crise du marché en 2019 a agi en révélateur de cette croissance qui devient finalement toxique quand les planètes se désalignent (diesel bashing, Iran…) et que les marchés se retournent.

Si le plan d’économie de 2 milliards € sur 3 ans a été annoncé en février lors de l’annonce des résultats, son contenu n’était pas connu. Les choses s’étaient précisées ces dernières semaines pour la partie Ingénierie et le montant de 800 M€ en fait le premier contributeur de ce plan. Si les sujets sont connus, il faudra nous expliquer comment on fait en pratique. Les frais généraux devront être réduits de 700 M€. Le manufacturing doit n’offrir « que » 650 M€ au plan, mais la proposition pour y parvenir est catastrophique. Les sites de Choisy le roi, Caudan, Dieppe, Maubeuge et Flins sont touchés en voyant leur existence ou leur activité historique menacée.

La direction générale parle d’hypothèses de travail et souhaite associer toutes les parties prenantes à la réflexion, la représentation du personnel mais aussi les collectivités locales. Elle indique aussi vouloir se donner du temps. Elle évoque la fin de vie de ZOE pour Flins, la fin de vie de l’A110 pour Dieppe…soit 2023/2024

L’annonce faite jeudi soir en Comité de Groupe comme en Comité Central Economique et Social n’a pu provoquer que stupeur et colère tant chaque salarié des entités touchées au premier chef par ce plan s’est senti trahi. Chacun dans son activité comme par exemple, la rénovation, le reconditionnement et l’économie circulaire pour Choisy ou Maubeuge qui décroche la palme de l’usine la plus productive en France ont toujours répondu présent pour fournir toujours plus de performance et tout d’un coup l’histoire s’arrête !

Cela est inacceptable humainement.

La CFDT défend toujours le dialogue social mais n’a jamais exclu d’autres formes d’actions syndicales lorsqu’il y a nécessité pour permettre l’établissement d’un rapport de forces plus favorable aux salariés. Des actions dans les usines de Choisy et Maubeuge ont été engagé dès Vendredi, une marche entre l’usine et l’hôtel de ville de Maubeuge s’est déroulée Samedi. Nous discuterons en central Renault dans les jours à venir avec les autres organisations syndicales pour étudier de futures actions intersyndicales. Il est d’ors et déjà convenu d’un rassemblement à l’entrée de l’usine de Choisy le roi, Mercredi 3 juin à 8h.