TECHNOCENTRE : PLAN 2o22, OU EN SOMMES NOUS ?

Ou en sommes-nous dans le projet de plan d’économie de 2 milliards ?

Le 29 septembre, la CFDT lors du CCSE s’est exprimé défavorablement sur le projet de plan d’économie de 2 milliards. A la lumière des travaux de l’expertise SECAFI, nous retenons pour l’ingénierie/tertiaire qui nous concerne au premier chef au moins 2 défauts rédhibitoires dans la mise en œuvre du plan.

  • La soutenabilité de la transformation dans les métiers qui sur le papier ne pose pas de problème, mais qui sans information complémentaire sur le combien et le comment nous apparaît comme une marche forcée non dénuée de risque pour la santé des salariés.
  • Le manque de réalisme de la direction quant à la performance réelle des transferts d’activité vers les RTX, puisque la réduction des effectifs en corporate passe en partie par cela.

Que se passe-t-il au niveau de notre établissement ?

L’avenant à l’accord de méthodes et de transition du 24 juillet 2020 définit des modalités et les articulations du dialogue social en central et en local pour traiter les problématiques de ce projet.

Au niveau central, tous les grands métiers de Renault ont présenté aux représentants du personnel, à travers des observatoires des métiers (OdM) leur vision concernant les transformations, en matière de ressources et de compétences qu’ils voient dans leur périmètre.

Cet exercice n’est pas nouveau mais il prend naturellement une autre dimension cette année avec le projet de réduction de 4600 postes dont 2500 dans les activités Ingénierie/Tertiaire/Support.

Une réunion de conclusion s’est tenue le 1er octobre.

Si ce travail n’était pas inutile, il nous laisse largement sur notre faim car peu d’informations chiffrées ont été fournie. Les présentations n’étaient pas de qualité homogène. On pouvait sentir l’exercice un peu forcé dans de courts délais pour certains métiers.

La CFDT a critiqué sur 2 points ces travaux. D’une part (hormis l’ingénierie), la photo de départ (9-box à fin juin) ne précise pas les volumes d’emploi dans chaque catégorie décroissance/stable/à renforcer.

Et d’autre part, aucune maquette emploi quantifiée à l’horizon 2022 n’a été présenté.

L’absence de ces informations ne nous permet d’apprécier les ressources nécessaires que l’entreprise doit mettre dans cette transformation des emplois. La différence entre la cible et la situation actuelle définit l’effort que devra fournir l’entreprise pour que chaque salarié touché par cette transformation conserve un haut niveau d’employabilité chez Renault.

Les premières réunions paritaires en local se sont tenues, nous avons fait part de cette difficulté essentielle d’absence de données en volume. On nous a promis de nous fournir ces informations prochainement. C’est essentiel pour la CFDT, il y va de l’intérêt même de ces réunions.

L’entreprise doit faire la démonstration qu’elle mettra toutes les ressources nécessaires en formation pour cette transformation des métiers.

Pour rappel, 1200 postes seront supprimés à l’ingénierie produit, 300 à l’ingénierie de production et 1000 postes dans les fonctions support. Ces postes sont principalement répartis sur les établissements d’Ile de France.

70% de cette réduction est couverte par des départs naturels et les DA 2020.

Il faut noter cependant que pour l’ingénierie la baisse de 1200 postes est un chiffre net. Il sera maintenu en 2021 un plan de recrutement sur les compétences à renforcer de l’ordre de 150 emplois en 2021. Le chiffre de 1200 étant net, il suppose, pour avoir le nombre départ d’y ajouter les embauches qui seront réalisées en 2021/2022, soit une estimation de 300 embauches portant les départs à 1500. Le delta pour l’ingénierie produit est donc d’environ 650 postes qui ne sont pas couverts par les départs naturels et les DA 2020.

Un nouvel accord doit être négocié pour offrir des mécanismes de départ pour la période 2021/2022.

C’est la condition pour rester sur le principe de départs volontaires.

La négociation débutera le 13 octobre.

La CFDT veillera à ce que chacun est sa place dans cette transformation.